Le recyclage du plastique est-il inutile ? De dures vérités sur ce qui arrive à vos déchets recyclables

Insider de l’AIIC

Le taux de recyclage du plastique à Singapour est de 6 pour cent. A-t-il besoin d'être boosté ? Une enquête de Talking Point sur ce qui arrive réellement aux articles que vous recyclez soulève des questions telles que celle de savoir si un système de collecte mixte fonctionne. Existe-t-il une meilleure façon ?

Munah Bagharib, animatrice de Talking Point, découvre ce qui arrive réellement au plastique que vous recyclez.

SINGAPOUR : Jeter les déchets recyclables dans le bac de recyclage bleu de chaque immeuble de logements sociaux, ou dans les vide-ordures de recyclage centralisés, pourrait être presque une seconde nature pour certains Singapouriens.

Mais pourrait-il s’agir d’un exercice vain, notamment lorsqu’il s’agit de plastiques ?

Selon le Singapore Environment Council (SEC), Singapour utilise environ 1,76 milliard d'articles en plastique chaque année : 820 millions de sacs en plastique, 467 millions de bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET) et 473 millions de produits jetables en plastique, tels que des récipients, des couverts et des gobelets.

Tout cela représente plus d’un million de tonnes, soit la quantité de déchets plastiques générés l’année dernière, selon les chiffres de l’Agence nationale pour l’environnement (NEA).

Seulement 6 pour cent de ces déchets ont été recyclés. Mais est-il utile de tenter d’augmenter ce taux ?

Dans une émission spéciale en deux parties, l'émission Talking Point explore les complications du recyclage du plastique et les raisons pour lesquelles l'exportation de nos déchets plastiques devient de plus en plus difficile – et découvre une vérité troublante sur le plastique recyclé.

Et lorsqu'il s'agit d'augmenter le taux de recyclage à Singapour en général, le « karung guni » (chiffon et os) pourrait apporter une solution.

Le premier défi du recyclage du plastique est qu’il existe de nombreux types de plastiques différents.

Généralement, il existe sept catégories de plastique, chacune ayant des propriétés différentes, a déclaré Tong Yen Wah, professeur agrégé au département de génie chimique et biomoléculaire de l'Université nationale de Singapour (NUS).

Les six principales catégories comprennent : le PET, qui est généralement utilisé pour fabriquer des bouteilles ; le polypropylène, un plastique plus souple qui peut être utilisé pour fabriquer des contenants alimentaires ; et le polyéthylène haute densité (HDPE), généralement utilisé pour fabriquer des bouteilles de shampoing et de savon.

Dans la septième catégorie, que Tong a appelée « autres », il pourrait y avoir des centaines, voire des milliers de types de plastiques. C'est pourquoi ces plastiques ne sont généralement pas recyclés.

REGARDER : Le premier épisode — Recyclez-vous ? Pourquoi cela pourrait être du gaspillage (21:59)

"Tous fondent à des températures différentes", a-t-il déclaré. « Si nous voulons produire des résines de haute qualité à partir du recyclage des plastiques, nous devons les séparer en un seul flux de… plastiques. »

C'est un « grand défi » de séparer et de mettre en balles les plastiques en conséquence, a-t-il ajouté – comme on le voit dans une installation de récupération des matériaux (MRF), où les articles recyclables de tous types sont triés et mis en balles avant d'être envoyés vers des usines de recyclage.

Tous les articles, y compris les plastiques, sont placés sur un tapis roulant pour que les trieurs puissent les trier manuellement. Chaque type de plastique est envoyé dans une benne ou une benne différente.

Ces trieurs reconnaîtront les différents plastiques « en fonction de leur expérience » en travaillant sur place, selon Adrian Ang, qui supervise les opérations commerciales dans l'un des trois MRF de Singapour.

Mais en cas de doute, ils laisseront passer l'article, a déclaré Ang, directeur du développement de l'entreprise et des nouvelles activités chez Chye Thiam Maintenance.

"Parce que s'ils les ramassent et les jettent dans le (mauvais) réservoir, ils créeront des plastiques mélangés."

En vertu de la Convention de Bâle, à laquelle Singapour a adhéré en 1996, les exportateurs doivent veiller à ce que la contamination de leurs balles de plastique destinées à l'exportation par d'autres types de plastique soit plafonnée à 0,5 pour cent, faute de quoi le pays destinataire peut les renvoyer.

En fait, Ang a déclaré que son installation n'envoie généralement que trois types de plastiques au recyclage : le PET, le PEHD et le polyéthylène basse densité.

Parmi les autres plastiques, le polychlorure de vinyle (PVC), utilisé par exemple pour les imperméables, n'est pas très recherché, car les plastifiants couramment ajoutés au PVC peuvent présenter des risques pour la santé lorsqu'ils sont chauffés lors du processus de recyclage.